Lectures du vendredi soir, 13 novembre, épisode 7
|Du monde pour la rencontre, animée par le MI Patrice Etchegaray, ce vendredi 13 novembre.
Patrice nous présente une partie du 3ème champion du monde José Raoul Capablanca qui est devenu champion du monde contre Lasker en 1921, avec un style positionnel et limpide, comme celui de Karpov vu la semaine dernière (le match Karpov-Kasparov 1984-85 rappelant beaucoup le match Capablanca – Alekhine, où Alekhine gagne par surprise en 1927).
On rappelle que pendant 10 ans (1916-1926), Capablanca, terrorisant tous ses adversaires, n’a perdu …qu’une seule partie, et que sur toute sa vie adulte, il n’a perdu que…34 parties !
La partie étudiée est une partie d’étouffement. Capablanca va progressivement prendre de l’espace à l’aile dame (dans une ouverture gambit dame) contre Treybal (à Karlsbad, 1929). Le côté merveilleux de cette partie est la façon dont Capablanca va à la fois étendre son emprise à l’aile dame et à l’aile roi, tout ne laissant un mauvais fou enfermé derrière ses pions, à son adversaire.
L’adversaire cherche le salut dans la fermeture de toutes les lignes, et essaye de parer à l’ouverture des colonnes a et h, non encore ouvertes, mais menaçant de s’ouvrir. Jouant au chat et à la souris, Capablanca finalement, utilise la ligne a (et pas la ligne h) pour s’infiltrer et resserrer l’étreinte.
La position au 40ème coup est esthétiquement très jolie, avec un V blanc de la victoire prémonitoire ! La manœuvre de triplement sur la colonne a (devenue un classique dans tous les livres), impressionne : tant de simplicité… et tant d’efficacité !
Capablanca concrétise ensuite l’étouffement par une petite mais caractéristique combinaison au 55eme coup (ouverture de ligne puis élimination de défense, et fourchette).
Les parties de Capablanca ont fait une telle impression sur ces contemporains, que par la suite l’expression « faire une petite combinaison à la Capablanca » est passée dans le langage courant !